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 Antonin artaud.

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Shuu'
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Shuu'


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Date d'inscription : 05/06/2010
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Antonin artaud.  Empty
MessageSujet: Antonin artaud.    Antonin artaud.  Icon_minitimeMer 15 Juin - 12:51

[ Ce post fait et fera office d'exemple pour le lancement des catégories, le principe est simple ; toute personne désirant parler ou débattre d'un sujet quelconque postera des " articles " en rapport avec le thème qu'elle souhaite aborder. ]

(article en cours de construction attention échafaud d'age )


Qui suis-je?
d'où je viens?
je suis Antonin Artaud
Et que je le dise
comme je sais le dire
immédiatement
vous verrez mon corps actuel
voler en éclats
et se ramasser
sous dix mille aspects
notoires
un corps neuf
où vous ne pourrez
plus jamais
m'oublier.


Bon on va changer radicalement de direction ce matin j'ai l'âme littéraire ,enfin disons que je pense a quelqu'un de trés important dans ma vie aussi bien au niveau culturel qu'affectif ,un mec que j'aurais put croiser qui sait si j'étais né un peu plus tôt , mais un mec dont j'ai l'impression d'avoir toujours connu et qui en tout cas m'a accompagné jusqu'ici durant de nombreuses années (je sort jamais sans un de ses livres dans mon sac ,si si mais je suis un peu obsessionnel au cas ou vous l'auriez pas déjà remarqué ) ,je veux parlé d'Antonin Artaud dit Momo le marteau ,auteur incontournable ,inclassable ,décrié ,enfermé ,diabolisé ,puis enfin reconnut mais c'est une longue et douloureuse histoire que celle de sa vie et de son oeuvre et je m'attaque là à un sujet dont je na sais pas même si je vais parvenir à en faire le tour !!!
alors on va commencer par les trucs clasiques bio ,situation ,époques ,enfin les trucs bateau mais pas seulement parceque là je tiens à aller voir un petit peu plus profondément dans l'affaire de :

Antonin Artaud


bon ben finalement ont commencent pas par la bio et tout le tremblement multiple réédition oblige ,ceux qui me connaissent comprendront ,désolé pour les autres mais tout celà reste relativement cohérent ,enfin je crois ....


Ces quelques lignes(et là je parle du "poeme que j'ai placé en introduction en haut de la page pour ceux qui n'auraient pas suivi ) pour vous faire part d'un sentiment étrange que nous pouvons éprouver à l'égard de la vision de notre société sur l’auteur du théâtre et son double et de l’ombilic des limbes, le poète Antonin Artaud. Par poète j’entends le créateur de l’œuvre poétique dans son ensemble, peu importe qu’elle nous parvienne par le froissement d’une page, par le craquement des planches, par le bruissement du pinceau sur la toile.

L’essentiel c’est que le sublime nous touche au plus profond de nous mêmes. Pour nous toucher Antonin Artaud mieux que quiconque savait par la pratique des différentes formes de l’art l’importance primordiale de réunir trois éléments qui nous caractérisent le plus, notre chair, notre verbe et notre âme.

Antonin Artaud avait brusquement mis en évidence par un travail sur lui-même un moyen d’exprimer l’intériorité de l’être, par le corps, creuset de toutes énergies, par les mots, non plus seulement chargés de sens, mais aussi sensitifs. Pour résumer je dirais un verbe à fleur de peau.

L’illustration la plus parfaite de ce travail de toute une vie passe par l’écoute d’une ultime émission radiophonique enregistrée en 1948, quelque temps avant sa mort: " [Pour en finir avec le jugement de dieu] ", dont la diffusion fut finalement interdite. Par ses découvertes, Antonin Artaud était sorti du cadre strict que la société lui avait fixé, qu’elle fixe à tout artiste novateur, la marginalité. Et quand cette marginalité brise les frontières des choses établies, on la commue en folie et on lui administre 52 électrochocs.

En 1916, Artaud prend pour la première fois de l’opium sur prescription médicale et en fait sa compagne, pour se voir obligé à la fin de sa vie d’en abuser pour atténuer ce qui avait commencé par une douleur indéfinissable et qui fut trop tard diagnostiqué comme un cancer. Mais sa plus grande faiblesse était une peur profonde de n’être pas aimé et d’être trahi. Il est des hommes butés qui, de tous temps, ont essayé de transcender leurs rêves et leurs visions au péril de leur vie, tenant pour quelques secondes la destinée de l’humanité dans leur cœur, Artaud est de ceux-là.


si vous voulez écoutez l'enregistrement dans sa totalité rendez vous à cette adresse ça n'est pas un lien mais vous y trouverez le dit enregistrement pirate si longtemps interdit et pour lequel Artaud a été enfermé et littéralement torturé .(un lien viendra un peu plus loin ,c'est un lien youtube mais ça n'est qu'un extrait de 9 minutes alors que l'émission en compte 23 .)

http://joe.apo33.org/sons/important_auDio/Antonin%20Artaud%20-%20Pour%20en%20finir%20avec%20le%20jugement%20de%20dieu.mp3


Antonin artaud.  Breveon87

mais d abord avant de commencer et pour donner le ton une lettre que j'ai trouvé et que j'ai estimé délicieusement juste et appropriée à propos des ayant droits ,les successeurs donc les bénéficiaires d'Antonin Artaud c'est une lettre ouverte à son neveu et croyez moi ça attaque sec (j'adore) ,c'est très court rassurez vous mais très juste selon moi :

Le neveu d’Antonin Artaud veille
vendredi 22 février 2008
Monsieur Serge Malausséna, en sa qualité de neveu d’Antonin Artaud, seul ayant droit de l’oeuvre immense rappelle François Bon à la loi.

Sonnet Malausséna, par Christian Bernard

Mais qui c’est ce Malausséna ? Mais c’est l’ayant-droit !
L’ayant quoi ? L’ayant-droit ! Droit de quoi ? D’Artaud
l’ayant-droit d’Artaud ! Quel Artaud ? De quel droit mettons
Artaud sous le droit ? Le droit de quoi de qui pourquoi ?
Le droit de vie et de mort sur la vie posthume d’Artaud le
mille-morts Le droit d’interdire Artaud la circulation d’Artaud
la multiplication d’Artaud la dissémination d’Artaud le Momo
Le droit de momifier Artaud jusqu’à ce que mort s’en suive
Le droit de signer le droit de ou de ne pas publier Artaud il
fait le flic Malausséna il fait le fric il assène à tout va qu’il a
le droit de boutiquer Artaud de bousiller les travaux d’Artaud
les travaux sur Artaud de taxer nos lectures d’Artaud Comment
peut-il se croire Malausséna le descendant d’Artaud comme si
c’était imaginable de détenir le moindre droit sur l’inaliénable.

ça balance méchant non? mais il a complètement raison ce monsieur de quel droit range t'on Artaud dans un casier avec une étiquette pour mieux le situer et diriger les droits d'auteur qu'engendre son immense oeuvre car les sommes doivent être relativement considérable mais pour l'instant
commençons par le commencement de façon aquadémique ce qu'il aurait détesté mais bon ,je vais essayer de faire les choses dans l'ordre pour un minimum de cohérence puis une fois que les fondations seront posées l'ont s'attaquera aux problèmes véritables :

Biographie
1876. 4 septembre. Naissance, à Marseille, d'Antoine Marie Joseph Artaud, dit Antonin. Son père, Antoine Roi Artaud, est capitaine au long cours et possède une petite compagnie maritime. Sa mère, Euphrasie Nalpas, est originaire de Smyrne. Ses deux grands-mères, Catherine Artaud et Marie Nalpas, sont sœurs.

Il y a un mystère dans ma vie, Marthe Robert, dont la base est que je ne suis pas né à Marseille le 4 septembre 1896, mais que je suis passé ce jour-la, venant d'ailleurs, parce qu'en réalité je ne suis jamais né et qu'en vérité je ne peux pas mourir (lettre à Marthe Robert du 29 mars 1946).

1910-1921. Premiers poèmes qu'il publie dans la revue de son collège sous le pseudonyme de Louis des Attides. Après plusieurs séjours dans des maisons de santé (dépressions, troubles « nerveux »), il s'installe à Paris, confié par sa famille au docteur Toulouse, qui le nomme co-secrétaire de sa revue Demain. Il s'occupe de la rubrique critique (arts, littérature, théâtre). Rencontre Lugné-Poe ; devient figurant de théâtre. Engagé dans la compagnie de Charles Dullin, qui deviendra plus tard l'Atelier (plusieurs petits rôles). Rencontre avec la comédienne Génica Athanasiou, à laquelle le liera jusqu'en 1927 une passion orageuse.

1923. Travaille avec la compagnie Pitoëff. Parution de son premier recueil de poèmes, Tric Trac du ciel.

1924. Parution de la Correspondance avec Jacques Rivière à la N.R.F. Collabore à La Révolution surréaliste.

1925. Publie dans de très nombreuses revues ; responsable du n° 3 de La Révolution surréaliste. Publication de L'Ombilic des Limbes et du Pèse-Nerfs aux Éditions de la N.R.F. Début du tournage du Napoléon d'Abel Gance (rôle de Marat).

1926. Publication du manifeste du Théâtre Alfred Jarry qu'il fonde avec Roger Vitrac et Robert Aron. Il est exclu du groupe surréaliste. 1927-1930. Tourne dans plusieurs films, dont La Passion de Jeanne d'Arc de Carl Dreyer (rôle du moine Massieu). Spectacles du Théâtre Alfred Jarry ; écrit des scénarios de films, dont La Coquille et le Clergyman, et de nombreux textes, manifestes, projets de mises en scène. Il décide de mettre un terme à l'expérience du Théâtre Alfred Jarry.

1931-1933. Nombreux textes théoriques sur le théâtre. Le 1er octobre 1932, le premier manifeste du Théâtre de la Cruauté paraît dans la N.R.F., le second, sous forme de brochure en 1933. Plusieurs tentatives de désintoxication (a commencé à prendre de l'opium en 1919). Rencontre Anie Besnard et Anaïs Nin.

1934. Publication de Héliogabale ou l'Anarchiste couronné chez Denoël. Parution dans la N.R.F. du Théâtre et la Peste. Rencontre avec Balthus.

1935. Représentations aux Folies-Wagram des Cenci, tragédie d'après Shelley et Stendhal qu'il met en scène dans des décors de Balthus. Prépare le recueil de ses textes sur le théâtre, Le Théâtre et son Double, qui paraîtra finalement en 1938.

1936. Séjour au Mexique, en partie financé par une mission du ministère de l'Éducation nationale : nombreux textes et conférences. Passe le mois de septembre avec les Indiens de la Sierra Tarahumara.

1937. Projet de mariage puis rupture avec Cécile Schramme. Cures de désintoxication. Décide que son nom doit disparaître : parution chez Denoël des Nouvelles Révélations de l'Être, signées Le Révélé. Parution, dans la N.R.F., D'un voyage au pays des Tarahumaras, signé par trois étoiles. Au retour d'un voyage houleux en Irlande (oubli de son identité, un moment emprisonné pour vagabondage), il est interné d'office à l'asile psychiatrique de Quatre-Mares à Sotteville-lès-Rouen.

1938. Transféré à Sainte-Anne où il est vu, entre autres, par Jacques Lacan.

1939-1943. Séjour à l'hôpital psychiatrique de Ville-Évrard. Écrit de très nombreuses lettres. En novembre 1942, la mère d'Artaud obtient, grâce à l'aide de Robert Desnos, le transfert de son fils en zone « libre », dans le service du docteur Ferdière à Rodez.

1943-1946. Séjour à l'hôpital psychiatrique de Rodez. Série d'électrochocs. Adaptation de textes de Lewis Carroll et d'Edgar Poe, dans le cadre de l'art-thérapie prôné par le docteur Ferdière. Écrit beaucoup, en particulier de nouveaux textes en vue de la publication d'Un voyage au pays des Tarahumaras en novembre 1945. À partir du début de l'année 1945, il commence à réaliser de grands dessins en couleur, écrit et dessine tous les jours dans de petits cahiers d'écolier qui deviendront les Cahiers de Rodez puis du retour à Paris. Cette activité durera jusqu'à sa mort. En avril 1946, sortie de Lettres de Rodez chez G.L.M. Amitié de Jacques Prevel. 1946. Libéré de l'asile, il arrive à Paris le 26 mai. Les amis qui ont organisé son retour — en particulier, Marthe Robert et Arthur Adamov — l'installent à Ivry dans la maison de santé du docteur Delmas qui lui donne toute liberté d'aller et venir. Le 6 juin : exposition à la galerie Pierre de peintures, dessins et manuscrits offerts par de nombreux artistes et écrivains afin qu'ils soient vendus aux enchères à son profit. Le 7 juin est organisée au théâtre Sarah-Bernhardt une séance d'hommage à Antonin Artaud, ouverte par André Breton. 13 juin : vente aux enchères des œuvres exposées. Enregistre pour la radio Les Malades et les médecins et Aliénation et magie noire. Écrit et publie de nombreux textes.

1947. 13 janvier : Tête à tête, séance au Théâtre du Vieux-Colombier. En juillet, exposition de « Portraits et dessins » à la galerie Pierre (textes lus par Marthe Robert, Colette Thomas, Roger Blin et Artaud lui-même). 22-29 novembre : enregistrement de l'émission Pour en finir avec le jugement de dieu. Parution d'Artaud le Mômo et de Van Gogh le suicidé de la société. Absorbe de grandes quantités de laudanum pour soulager ses douleurs.

1948. Publication de Ci-gît précédé de La Culture indienne. Une consultation à la Salpêtrière révèle un cancer inopérable du rectum. Interdiction, le 1er février, de l'émission radiophonique Pour en finir avec le jugement de dieu ; nombreux remous et protestations.

Le 4 mars, il est trouvé mort, assis au pied de son lit, par le personnel de la maison de santé. L'ultime cahier, inachevé, porte ces derniers mots : de continuer à / faire de moi / cet envoûté éternel / etc etc .

mais avant de continuer un petit exemple pour mieux situer le personnage et surtout sans se cantonner a ce qu'inspire cette lettre mais elle est relativement représentative du caractère subversif et écorché vif de cet écrivain génial et habité qu'était Antonin Artaud



À M. le législateur de la loi sur les stupéfiants

Lettre d’Antonin Artaud


Publié le 26 mai 2009

En 1917, le Parlement français adoptait la prohibition de l’opium, recommandée par le traité de La Haye de 1911 qui faisait suite à la conférence de Shangaï de 1909.

L’écrivain Antonin Artaud répondait alors au législateur, dans une fameuse "lettre ouverte", "Monsieur le législateur… tu es un con."

Monsieur le législateur,

Monsieur le législateur de la loi de 1916, agrémentée du décret de juillet 1917 sur les stupéfiants, tu es un con.

Ta loi ne sert qu’à embêter la pharmacie mondiale sans profit pour l’étiage toxicomanique de la nation parce que :

1° Le nombre des toxicomanes qui s’approvisionnent chez le pharmacien est infime ;

2° Les vrais toxicomanes ne s’approvisionnent pas chez le pharmacien ;

3° Les toxicomanes qui s’approvisionnent chez le pharmacien sont tous des malades ;

4° Le nombre des toxicomanes malades est infime par rapport à celui des toxicomanes voluptueux ;

5° Les restrictions pharmaceutiques de la drogue ne gêneront jamais les toxicomanes voluptueux et organisés ;

6° Il y aura toujours des fraudeurs ;

7° Il y aura toujours des toxicomanes par vice de forme, par passion ;

8° Les toxicomanes malades ont sur la société un droit imprescriptible, qui est celui qu’on leur foute la paix.

C’est avant tout une question de conscience.

La loi sur les stupéfiants met entre les mains de l’inspecteur-usurpateur de la santé publique le droit de disposer de la douleur des hommes : c’est une prétention singulière de la médecine moderne que de vouloir dicter ses devoirs à la conscience de chacun.

Tous les bêlements de la charte officielle sont sans pouvoir d’action contre ce fait de conscience : à savoir, que, plus encore que la mort, je suis le maître de ma douleur. Tout homme est juge, et juge exclusif, de la quantité de douleur physique, ou encore de la vacuité mentale qu’il peut honnêtement supporter.

Lucidité ou non lucidité, il y a une lucidité que nulle maladie ne m’enlèvera jamais, c’est celle qui me dicte le sentiment de ma vie physique. Et si j’ai perdu ma lucidité, la médecine n’a qu’une chose à faire, c’est de me donner les substances qui me permettent de recouvrer l’usage de cette lucidité.

Messieurs les dictateurs de l’école pharmaceutique de France, vous êtes des cuistres rognés : il y a une chose que vous devriez mieux mesurer ; c’est que l’opium est cette imprescriptible et impérieuse substance qui permet de rentrer dans la vie de leur âme à ceux qui ont eu le malheur de l’avoir perdue.

Il y a un mal contre lequel l’opium est souverain et ce mal s’appelle l’Angoisse, dans sa forme mentale, médicale, physiologique, logique ou pharmaceutique, comme vous voudrez.

L’Angoisse qui fait les fous.

L’Angoisse qui fait les suicidés.

L’Angoisse qui fait les damnés.

L’Angoisse que la médecine ne connaît pas.

L’Angoisse que votre docteur n’entend pas.

L’Angoisse qui lèse la vie.

L’Angoisse qui pince la corde ombilicale de la vie.

Par votre loi inique vous mettez entre les mains de gens en qui je n’ai aucune espèce de confiance, cons en médecine, pharmaciens en fumier, juges en mal-façon, docteurs, sages-femmes, inspecteurs-doctoraux, le droit le disposer de mon angoisse, d’une angoisse en moi aussi fine que les aiguilles de toutes les boussoles de l’enfer.

Tremblements du corps ou de l’âme, il n’existe pas de sismographe humain qui permette à qui me regarde d’arriver à une évaluation de ma douleur précise, de celle, foudroyante, de mon esprit !

Toute la science hasardeuse des hommes n’est pas supérieure à la connaissance immédiate que je puis avoir de mon être. Je suis seul juge de ce qui est en moi. Rentrez dans vos greniers, médicales punaises, et toi aussi, Monsieur le Législateur Moutonnier, ce n’est pas par amour des hommes que tu délires, c’est par tradition d’imbécillité. Ton ignorance de ce que c’est qu’un homme n’a d’égale que ta sottise à la limiter.

Je te souhaite que ta loi retombe sur ton père, ta mère, ta femme, tes enfants, et toute ta postérité. Et maintenant avale ta loi.

Antonin Artaud

pas mal non ? sacré personnage haut en couleur que cet Antonin mais encore une fois son oeuvre ne se résume pas à une vulgaire histoire de toxicomanie due a des souffrances intolérables et à des années d'électrochocs a Rodez ou on l'avait enfermé pour troubles a l'ordre public un peu après son retour du Mexique et son expérience mystique et psychotrope avec les indiens tarahumaras ,et le rite du soleil sur le quel je reviendrais plus tard mais essayons de ne pas me disperser ...
bon on enchaine avec ce petit texte sur le personnage encore une fois pour mieux le ressituer :

Il s'agit de l'histoire d'un homme, Antonin Artaud, qui ne voulait pas naître, qui n'était pas certain de mourir, qui aura passé de nombreuses années à récuser son nom et son état civil ordinaire. Cet homme a été acteur de théâtre et de cinéma, metteur en scène et dessinateur. Il a partagé l'aventure surréaliste, et donné au mouvement fondé par André Breton une impulsion décisive. Cet homme est surtout un formidable écrivain dont la langue n'a pas fini de surprendre. Arrivé à mi-parcours de sa vie d'homme, il entreprend deux grands voyages initiatiques, l'un au Mexique, l'autre en Irlande. Ceux-ci le conduisent à une dérive identitaire et un délire qui sont cause de son internement. Il reste neuf ans dans les hôpitaux psychiatriques ; il y connaît les restrictions et la disette du temps de guerre et s'insurge contre ce nouveau mode de traitement qui a nom électrochoc. En 1946, contre toute attente, l'interné sort de l'asile et regagne Paris. Il y mène durant 21 mois une vie intense, multipliant écrits, manifestations publiques, expositions, émissions de radios. Son œuvre choque et se heurte à la censure. Il meurt en mars 1948, peu après l'interdiction de sa "radio-émission", Pour en finir avec le jugement de dieu. — Son œuvre multiforme ne cesse aujourd'hui d'acquérir une ampleur internationale. Outre la dimension historique du personnage, précisément décrite au travers d'une multitude de références, l'ouvrage met en lumière la dimension proprement romanesque de la vie d'Artaud. Ce personnage, flamboyant et haut en couleurs, ayant traversé les grandes aventures de son temps et donné à sa vie la dimension d'une saga : la saga d'Artaud le Mômo.



vous notterez les différences entre la photo du début ,à sa sortie de l' H.P et les autres c'est effrayant je trouve ,ça n'est plus le même homme du tout aussi bien physiquement que mentalement si je puis dire


Antonin artaud.  ArtaudAntonin artaud.  Headshotportrait5405Antonin artaud.  AntoninartaudAntonin artaud.  Headshotportrait-5405

https://www.youtube.com/watch?v=HL5ycjxBweg

ça c'est un liens menant à un extrait de pour en finir avec le jugement de dieu la célèbre émission radiophonique pirate sur laquelle je reviendrai tout à l'heure !!!!

Antonin artaud.  Insurge-du-corps

Antonin Artaud: Un insurgé du corps
Evelyne Grossman

" Là où d'autres proposent des œuvres je ne prétends pas autre chose que de montrer mon esprit. La vie est de brûler des questions ", écrit en 1925 Antonin Artaud dans " L'Ombilic des Limbes ". Une dizaine d'années plus tard, son " Théâtre de la Cruauté " révolutionne la conception occidentale du théâtre : la littérature est un acte, martèle-t-il, la mise en jets de forces, l'inverse d'une consommation à distance. Lui, que les psychiatres qualifieront de schizophrène, luttera inlassablement contre la rupture entre les choses et les signes, entre l'art et la vie. Evelyne Grossman retrace ici la trajectoire d'Artaud depuis ses premiers poèmes surréalistes jusqu'aux textes fulgurants de la fin : ses expériences cinématographiques et théâtrales, ses voyages vers les anciens mythes du Mexique ou d'Irlande, les neuf années d'internement psychiatrique, sa furie d'écriture et de dessins jusqu'à sa mort en 1948. Au-delà de la légende du poète maudit, se dessine le corps-œuvre d'Artaud, cette " matérialisation corporelle et réelle d'un être intégral de poésie ".

alors pour la bibliographie je vais en citer quelques un essentiels car la totalité serait trop longue et fastidieuse à lire par contre le livre cité si dessus est une excellente synthèse de sa vie et de son oeuvre à conseiller pour ceux qui veulent en savoir un peu plus sur cet écrivain énigmatique....

Tric Trac du Ciel, illustré de gravures sur bois par Élie Lascaux, Paris, Simon, 1923
L'Ombilic des limbes, Gallimard, NRF, Paris, 1925
Le Pèse-nerfs, Leibovitz, Paris, 1925
L'Art et la Mort, Denoël, Paris, 1929
Le Moine (de Lewis), traduction et adaptation, Denoël & Steele, Paris, 1931
Héliogabale ou l'Anarchiste couronné, Denoël & Steele, Paris, 1934
Les Nouvelles Révélations de l'être, Denoël, Paris, 1937
Le Théâtre et son double , Gallimard, Paris, 1938
D'un voyage au pays des Tarahumaras, Éditions de la revue Fontaine, Paris, 1945
Van Gogh, le suicidé de la société, K éditeur, Paris, 1947
Artaud le Mômo, Bordas, Paris, 1947
Ci-gît, précédé de la Culture indienne, K éditeur, Paris, 1947
Pour en finir avec le jugement de Dieu, K éditeur, Paris, 1948
Les Cenci, in Œuvres complètes, Gallimard, 1964
50 Dessins pour assassiner la magie, Gallimard, Paris, 2004
Artaud Œuvres, choix de textes par Evelyne Grossman dans l'édition Thévenin des Œuvres complètes, Gallimard, Quarto, Paris, 2004
Cahier d'Ivry, janvier 1948, fac-similé, Gallimard, Paris, 2006
Nouveaux Écrits de Rodez, Gallimard, L'Imaginaire, Paris, 2006.

voilà pour l'essentiel reste un livre que j'ai apprécié tout particulierement qui s'apelle "en compagnie d'antionin artaud" de Jacques Prevel dont un film à été tiré (exelent lui aussi !!!)


Jacques Prevel


Jacques Marie Prevel (1915-1951) est un poète français, il est surtout connu pour avoir été l'un des derniers et fidèles amis du poète Antonin Artaud.
Venu du Havre, il arrive à Paris durant l'occupation. Vivant autour de Saint-Germain-des-Prés, il renonce à toute situation pour écrire, ainsi il connaîtra l'isolement et la misère. Ne trouvant pas d'éditeur il doit publier à ses propres frais trois recueils de poèmes : Poèmes mortels, Poèmes pour toute mémoire, de colère et de haine.
En 1946, le poète Antonin Artaud, alors interné durant près de neuf ans dans divers hôpitaux psychiatriques dont l'hôpital de Rodez dirigé par le docteur Ferdière, arrive à Paris. La rencontre avec ce dernier sera son illumination. À partir de ce jour va naître entre les deux hommes une amitié basée sur le respect, la quête incessante de la poésie et de la drogue (Prevel fournissait Artaud en laudanum et en opium).
Jacques Prevel tiendra jusqu'à la mort d'Artaud son journal aujourd'hui appelé En compagnie d'Antonin Artaud où il relate sa vie quotidienne avec le célèbre poète maudit.
Épuisé par la tuberculose, Jacques Prevel s'éteindra en 1951, cinq ans jour pour jour après sa rencontre avec Artaud.

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le film à présent :

EN COMPAGNIE D'ANTONIN ARTAUD

Réalisateur: Gérard Mordillat Acteurs: Marc Barbé, Sami Frey Producteur: Archipel 33

Mai 1946 : Après neuf ans d'internement, Antonin Artaud sort de enfin de l'asile de Rodez... Un film rugueux comme l'écriture, libre comme la poésie.

Mai 1946 : Après neuf ans d'internement, Antonin Artaud sort enfin de l'asile de Rodez pour revenir à Paris parmi les siens. Ce jour est l'illumination de Jacques Prevel. Jeune poète, il va suivre Artaud dans ses pérégrinations... Dans cette étonnante 'biographie' inspirée, Gérard Mordillat signe, avec Jérôme Prieur son complice, un film rugueux comme peut l'être l'écriture, libre comme la poésie...

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Antonin artaud.  17443_encompagnied_photo10Antonin artaud.  17445_encompagnied_photo2Antonin artaud.  17446_encompagnied_photo4_l1

l'affiche du film maintenant :


Antonin artaud.  Encompagniedantoninarta

et maintenant une pause jsuis mort......

lien pour le film en compagnie d'antonin Artaud :

http://www.fan-de-cinema.com/films/en-compagnie-d-antonin-artaud.html

Ce film est une magnifique pièce consacrée à l'un des plus grande figures de la littérature, Antonin Artaud, qui, dans sa courte vie, a tenté de créer un théâtre de la cruauté qui laisse les spectateurs éblouis ou abasourdis. Artaud vient juste de sortir d'un asile psychiatrique et est recherché par les bohémiens prétentieux dans les cafés de Paris, un poète en difficulté, Jacques Prevel, veut être présenté à lui afin d'une part de satisfaire son admiration sans borne mais aussi obtenir une lettre d'introduction d'Artaud qui lui ouvrirait les portes du milieux surréaliste parisien de l'époque .. Ce qui suit est une relation qui se développe à partir des besoins, le poète Jacques a besoins du soutiens d'Artaud et peut-être une introduction manuscrite de sa poésie alors qu' Artaud lui a besoins d' opium (et c'est la que la relation si belle devient un peu tendancieuse...) afin qu'il puisse écrire avant que le cancer ne le dévore peu à peu .. «J'ai survécu à ma propre mort», dit Artaud, c'est là que nous comprenons qu' Artaud est sur le point de mourir . Sami Frey, qui joue Artaud, est tout simplement extraordinaire et il n'ya aucun indice qui indique que cet homme incarne un role , il est est Artaud, tout ce qu'il dit, qu'il s'agisse de missives au hasard sur la nature du mal dans une mouche ou les mouvements de ses mains, les yeux et la caricature intense du visage sont saisissant de vérité .. Les scènes sont sombres, et tout le film est en noir et blanc avec une qualité de grain qui est tout simplement parfaite pour l'atmosphère tragique qui rêgne du début à la fin de ce véritable film documentaire ,une adaptation formidable du journal de Prevel ,a lire absolument et a voir !!!!

ainsi ce finit pour l'instant cet article jsuis épuisé oufff a tout!!!


Surréalisme et anti-surréalisme


L'esthétique d'Artaud se construit constamment en rapport au surréalisme, d'abord en s'en inspirant, ensuite en le rejetant (notamment sous la forme que lui donne André Breton).
André Breton, dans son premier Manifeste du surréalisme (1924), mentionne Artaud en passant, sans lui accorder une importance particulière. Le second Manifeste (1930) arrive après la rupture d'Artaud avec les surréalistes, et Breton lui adresse une critique sévère, quoiqu'esthétiquement peu développée (ses griefs sont surtout d'ordre personnel). Il dénonce notamment le fait que l'« idéal en tant qu'homme de théâtre » d'« organiser des spectacles qui pussent rivaliser en beauté avec les rafles de police » était « naturellement celui de M. Artaud »(quelle balance ce breton sans déconner jle déteste m'enfin passons...chacun ses gouts !).
Ce jugement qui paraissait irrévocable est corrigé par André Breton après la mort d'Artaud(ben tu m'étonnes comme par hasard!!) : dans l'Avertissement pour la réédition du second manifeste (1946), Breton dit n'avoir plus aucun tort à compter à Desnos et Artaud, à cause des « événements » (Desnos est mort en camp de concentration depuis, et Artaud passe plusieurs mois en psychiatrie à subir des électrochocs,sans que le millieux suuréaliste si subverssif ne s'en soucis une seconde ,puis apres 7 ans les voilà qu'ils se disent mais au fait et Artaud ? Bravo les c....). Pure politesse peut-être ; reste que Breton, dans des entretiens publiés en 1952, reconnaît à Artaud une profonde influence sur la démarche surréaliste. Il dit également de lui qu'il était « en plus grand conflit que nous tous avec la vie ».(comment il se couvre l'hypocrite...)
Pour Jean-Pierre Le Goff, cette démarche surréaliste est essentiellement ambivalente, « marquée à ses deux pôles par les figures d'André Breton et Antonin Artaud ». Ces deux visions du surréalisme sont comme opposées et complémentaires à la fois. Breton cherchait essentiellement la beauté et l'émerveillement dans la vie (renouvelant en cela d'une certaine manière l'idéal platonicien du Banquet), il souhaitait dompter au moyen de l'art « l'altérité inquiétante » de l'inconscient, centrant sa pensée sur la « dynamique positive de l'Eros » aboutissant à la révolution.
Artaud rompt avec cette vision de la poésie et de la vie, expliquant dans son texte « À la grande nuit où le bluff surréaliste » qu'« ils [les surréalistes] aiment autant la vie que je la méprise ». La rage d'exister d'Artaud n'est pas caractérisée par la capacité de s'émerveiller, mais au contraire par la souffrance et l'angoisse incurables. Cela se ressent dans son esthétique littéraire : Artaud déclare que « toute l'écriture est de la cochonnerie »(il faut tout désaprendre et repartir sur des bases nouvelles , "je veux melanger les os au sang sur scene avec les mots et que ça se voit" ...c'est plutot clair non ?). Artaud s'éloigne ainsi irrémédiablement de tout platonisme .(ça c'est l'évidence même il se dégage de l'ambiance "sodomite qui gravite autour de breton a qui il reproche d'être trop libidineux et de ne pas sortir ses tripes ,de ne pas ecrire par nécéssité mais par gout et luxure...) .

Et maintenant un petit extrait d'un de ses textres illustré d'un tableau d'André Masson.
[i]extrait de L'OMBILIC DES LIMBES
[/i
]

Antonin artaud.  Andremasson_femmeetoiseau

Un ventre fin. Un ventre de poudre ténue et comme en image.
Au pied du ventre, une grenade éclatée. La grenade déploie une circulation floconneuse qui monte comme des langues de feu, un feu froid.
La circulation prend le ventre et le retourne. Mais le ventre ne tourne pas.
Ce sont des veines de sang vineux, de sang mêlé de safran et de soufre,
mais d’un soufre édulcoré d’eau.
Au-dessus du ventre sont visibles des seins. Et plus haut, et en profondeur,
mais sur un autre plan de l’esprit, un soleil brûle, mais de telle sorte que l’on pense que ce soit le sein qui brûle.
Et au pied de la grenade, un oiseau.
Le soleil a comme un regard. Mais un regard qui regarderait le soleil.
Le regard est un cône qui se renverse sur le soleil.
Et tout l’air est comme une musique figée, mais une vaste, profonde musique, bien maçonnée et secrète, et pleine de ramifications congelées.
Et tout cela, maçonné de colonnes, et d’une espèce de lavis d’architecte
qui rejoint le ventre avec la réalité.
La toile est creuse et stratifiée. La peinture est bien enfermée dans la toile.
Elle est comme un cercle fermé, une sorte d’abîme qui tourne,
et se dédouble par le milieu.
Elle est comme un esprit qui se voit et se creuse, elle est remalaxée et travaillée
sans cesse par les mains crispées de l’esprit. Or l’esprit sème son phosphore.
L’esprit est sûr. Il a bien un pied dans le monde. La grenade, le ventre, les seins,
sont comme des preuves attestatoires de la réalité.
Il y a un oiseau mort, il y a des frondaisons de colonnes.
L’air est plein de coups de crayon, des coups de crayon comme des coups de couteau, comme des stries d’ongle magique. L’air est suffisamment retourné.
Et voici qu’il se dispose en cellules où pousse une graine d’irréalité.
Les cellules se casent chacune à sa place, en éventail.
Autour du ventre, en avant du soleil, au delà de l’oiseau, et autour de cette circulation d’eau soufrée.
Mais l’architecture est indifférente aux cellules, elle sustente et ne parle pas.
Chaque cellule porte un œuf où reluit quel germe ? Dans chaque cellule un œuf
est né tout à coup. Il y a dans chacune un fourmillement inhumain mais limpide,
les stratifications d’un univers arrêté.
Chaque cellule porte bien son œuf et nous le propose ; mais il importe peu à l’œuf d’être choisi ou repoussé.
Toutes les cellules ne portent pas d’œuf. Dans quelques-unes naît une spire.
Et dans l’air une spire plus grosse pend, mais comme soufrée déjà ou encore de phosphore et enveloppée d’irréalité. Et cette spire a toute l’importance de la plus
puissante pensée.
Le ventre évoque la chirurgie et la Morgue, le chantier,
la place publique et la table d’opération.
Le corps du ventre semble fait de granit, ou de marbre, ou de plâtre,
mais d’un plâtre durcifié.
Il y a une case pour une montagne. L’écume du ciel fait à la montagne un cerne
translucide et frais. L’air autour de la montagne est sonore, pieux, légendaire, interdit.
L’accès de la montagne est interdit. La montagne a bien sa place dans l’âme.
Elle est l’horizon d’un quelque chose qui recule sans cesse.
Elle donne la sensation de l’horizon éternel.


Pages 64-66 in NRF Poésie / Gallimard 1925
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MessageSujet: les poupées russes   Antonin artaud.  Icon_minitimeSam 29 Oct - 8:06

LES POUPEES RUSSES OU L'APREANTION DU VIDE

premier et unique chapitre

-et voilà ma mise en abisme personnelle continue encore et encore ,fidèle à sa fonction de mise en abisme les choses ,lieux ,évènements ,personnes ou personne(nobody),se succèdent et se chevauchent les uns les autresdonnant vie a un immense gigognage du temps et de l'espace ouvert sur un puits insondable d'actions dans des réactions ,de scènes tournoyants au sein de lieux eux même contenues dans un plan impénétrable comme seul un scénariste fou pourrais en échafauder un !
j'entrevoie ma vie projetée sur l'objet rouge et vert posé sur l'étagère me faisant face ,une poupée russed'apparenceartisanale mais de facture industrielle ,une matriochka si le nom ne m'échappe pas ,une simple poupée rouge et verte ,relativement moche au demeurant ,mais possédant une spécificité bien particulière...en effet ce genre de poupées de bois a comme fonction de se dévisser en son centre,scindant le corps en deux parties distinctes et ho ! surprise...les morceaux à présent séparés laissent leurs places à une seconde poupée ,en tout point identique à la première à l'unique différence que celle ci est légèrement plus petite ,différence importante au combien car c'est grâce a cette différence de taille qu'elle arrive a se loger au sein de la première.....Voilà une action bien anodine et pourtant lourdement porteuse de sens ,de symbolisme...je m'explique ;l'objet à son origine donne "naissance" a une autre poupée identique aprés son démembrement ,divisé en 2 parties ,la première ,la tête et le haut du corps ,la seconde la taille ,le bassin et le reste inférieur de la silhouette se séparant pour mettre au jour la seconde poupée ,entière celle là.C'est effectivement à l'accouchement que l'on pense en découvrant le spectacle mais aussi au démembrement du corps et de l'âme de la poupée mère ,et de l'abandon du corps scindé en deux pour se concentrer sur le fruit des entrailles de la malheureuse ,la poupée nouvelle ,l'enfant bien sur ,maintenant essentielle dans sa singularité apparente alors que git le cadavre éventré de sa génitrice...il s'agit de poupée mais l'on verra plus tard que la symbolique est plus grande que celle du concept de l'enfantement.....En y regardant de plus prêt ,jouant avec cette nouvelle pièce ,dédaignant les 2 coques vides ,je vis la lumière jouer avec le vernis appliqué sur le bois et en son centre ,je veux dire séparant la poupée ,j'apercevais une simple ligne semblant faire le tour du diamètre du corps séparant ainsi 2 parties distinctes ,la partie supérieure et la partie inférieure ,cette nouvelle "vénus de la fertilité" était conçue selon les même règles que sa génitrice ,ce qui impliquait hypso facto qu'elle était destiné a s'ouvrir à son tour pour libérer une troisième forme féminine.....qu'elle ne fut pas ma stupéfaction lors de ma rencontre avec cet objet renfermant tant de magie et de mystères ,mon âme d'enfant entrevoyait le concept de mise a bat ,d'accouchement ,d'enfantement mais dans des termes propre aux enfants ;il était donc question d'un jeux !!! et le but était qu'il n'en reste plus a la fin me disais je persuadé du bien fondé de mon raisonnement ,un jeu rien de plus ,sans règles qui plus est ,sans difficultés relatives et avec un terme qui se trouvait être le vide ,le néant ,l'absence de suite ,un arrêt soudain dans une chaine aux rouages parfaitement huilés mais qu'importe il me fallait essayer et tenter de toucher du doigtl'absoluprofondeurdel'absence....j'entreprenais donc de dévisser une à une les poupées ,laissant choir systématiquement le reste des corps disloqués ,après quelques minutes qui me parurent des heures je m'échinais sur une poupée minuscule faisant la taille du bout de mon petit doigt enfantin ,mais j'avais plus de mal que pour mes précédentes victimes ,celle ci ,en effet ,comportait bel et bien une délimitation mais sa taille était si minuscule que même mes doigts finement ciselés n'arrivèrent qu'à grand mal a les séparer tel une coquille d'œuf dont on préserve le jaune....mon cœur battait la chamade ,un bourdonnement lointain murmurait à mon oreille ,une douce chaleur que je sais aujourd'hui sensuelle ,presque érotique remontait le long de mon échine ,prenant naissance au creux de mes reins pour aller se perdre en un frisson délicieux ,aux confins de ma nuque pale.....hésitant et tremblant je séparais le corps de la victime sacrificielle à mon nom ,moi ,dieux de cet instant et pour l'éternité ,et contemplait ,stupéfait le corps d'une autre poupée ,si petite , que ses traits même étaient grossièrement taillés dans l'écorce ,je m'en emparais ,la dévisageant avec attention ,ses courbes féminines mais bâclées lui conféraient un aspect suspect ,de contrefaçons de mensonges ,ça j'en étais persuadé ,l'ont m'avait floué , et cette femme de bois était l'objet de la trahison ,tant d'étapes franchies victorieusement pour découvrir un ersatz ,une pale copie d'une copie ,d'une copie ,et avec les épreuves du temps les copies étaient de moins en moins semblable à la mère originelle ,la mère de toute les autres ....furieux ,révolté par cette sinistre farce j'entreprenais tout de même de passer en revue la chose ,la "fève" car il s'agissait de ça ni plus ni moins ,du bout de mon index je caressais la texture grossière du bois et le laissais aller et venir au grès des courbes presque gracieuse del'objet....je peux aujourd'hui dire que je caressais plus la petite chose que je ne l'observais mais passé un certains temps je fut prit d'une panique grandissante ,la chaleur en mon corps revenait mais cette fois ci elle était brulante et fiévreuse ,des parfums suaves et acres embaumaient la pièce ,une goutte de sueur perla a mon front et mes pupilles s'agrandirent a tel point que le vert de mes yeux fut remplacé par un noir profond et insondable...mes mains affolées balbutiaient sur l'objet mais sans réponses aux questions qu'elles hurlaient en silence....mais qu'était il donc advenu du pas de vis ,de la fine séparation que je trouvais ,sur les autres poupées ,facilement, en m'aidant de l'ongle court de mon pouce,j'avais beau vérifier la pièce de bois était cette fois ci d'un seul bloc ,sculptée à même une racine sans aucun doute.....je me souvient comme d'hier de la douleur de mon désarrois ,de la peine ,du véritable chagrin s'emparant de moi alors que je réalisais que la prochaine étape était caduque ,il n'y aurai plus jamais de prochaine étape ,ce jeu machiavélique s'il en était un m'avait vaincu ,terrassé ,évincé !
Moi ,l'enfant en quette d'absolu ,je venais de me heurter a une des lois immuable de notre monde, on n'approche pas le néant aussi facilement ,ce jeu n'était que l'avant gout
,que l'ébauche de l'appréhension d'un trésor antique et fabuleux ,dont seuls les dieux et déesses pouvaient oser prétendre espérer.....j'étais abasourdis ,mestempesfiévreusesbourdonnaient ,mon ventre se nouait en de sordides entrelacs organiques ,et je comprenais à présent que ce jeux ne pouvait etre utiliser qu'une fois et seulement une fois....connaissant le résultat de l'effeuillage des corps éventrés qui était un dernier corps et non le vide originel je devinais silencieusement que jamais plus je ne ferais accoucher par 10 fois ces curieuses figures de la fertilité slave car à 7 ans révolu je savais a présent qu'espérer une fin au jeu de la vie auquel les femmes sont conçues pour jouer n'était pas envisageable . je devinai que de la matière ne naitrais jamais le néant ,le vide ,mais de la chair ,des corps ,de la vie symbolisée par l'étincelle au fond du sourire béat d'un nouveau né ,de la matière travestie de sang et de sueur aux relents fétide d'une peau déjà flétrissante aux couleurs jouant sur une variation de rose pale au gris sucré et rosit...nulle révélations au bout de cette chaine de naissance en bois vernis et bon marché ,nul plan éthéré dont la porte aurait été l'œuf que devait représenter le dernier corps s'ouvrant sur l'infini....mais non ,de la matière nait la matière ,du sang ,le sang ,des larmes ,d'autres larmes encore mais au combien nul soulagement ,nul terme aux rouages de l'immensité ,je sut ce jour ci que si je devais découvrir autre chose il me faudrait emprunter une autre voie ,un chemin de traverse ou un de ces passages détournés et secrets.....c'est ainsi qu'a l'age de 7 ans révolus j'appréhendais non sans désillusions ni graves traumatismes post poupée gigognique les problèmes et les secrets de l'existentialisme . (point final intermédiaire !!!!)
point final tout court dur a suivre hein ? je sais !!!
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Antonin artaud.
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